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26 octobre 2011 3 26 /10 /octobre /2011 19:55

      Un titre évocateur, et qui résume bien les choses. Oui le blog était au point mort depuis que nous sommes rentrés du Canada, beaucoup à cause du manque de temps. Rentrer en France s'est fait presque trop facilement, mais il a fallu répondre à certains besoins logistiques (boulot, logement, argent...). Bref, que de bonnes excuses pour laisser notre blog en berne. Bon ok, pas si bonnes que ça. Mais il faut l'admettre, beaucoup aussi par découragement face à l'étendue du travail qui nous attend. Et quand je dis nous, je parle de la profession en entier, pas seulement de deux petits kinés perdus au grand pays froid de l'evidence based physiotherapy !
  scientifiquefume.png

      Pour ceux qui les attendent, mais je doute que vous soyez nombreux, nous avons bien effectué nos interviews de physiothérapeute québécois. Le problème ? Plus de 3h de vidéos à décortiquer, à réduire en petites interventions de moins de 3min (au-delà parait-il le spectateur abandonne) et à rendre le plus "regardable" possible. Nous ne sommes pas des pros de l'audiovisuel comme en témoignent nos images, donc j'espère que l'on pourra rendre ça digeste, dans le cas contraire beaucoup de temps aura été investi pour rien, et beaucoup de personnes mise à contribution pour au final aucun résultat. Or il me semble primordial de publier ses vidéos qui permettent concrètement de prendre toute la mesure du fossé qui nous séparent. Si il y a bien une chose dont je me suis rendue compte en rentrant, c'est du désintérêt quasi-total des autres kinés pour ce qu'ils pourraient apprendre des physiothérapeutes étrangers, qui pourtant nous devancent de quelques décennies dans l'amélioration de leur pratique. Alors il est totalement compréhensible que certains se sentent très bien comme ils sont, et je le respecte. Toutefois dans ce cas-là il ne faut pas prétendre à des revalorisations trop gourmandes, qu'elles soient pécunières, sociales, ou autres, si l'on souhaite rester dans l'immobilisme (Il paraît qu'en politique les pléonasmes ça a du bon). Dans les forums il revient très souvent une comparaison financière malheureuse avec le plombier qui a tendance à me révolter, laquelle je suis sûre tout kiné ou presque l'a déjà dite ou pensée. Certains mettent en avant les responsabilités, d'autres les compétences (para)médicales ou tout simplement que nous nous occupons d'êtres humains qui ne sont pas comparables à des tuyaux qu'on raccorde. Ils ont raison, mais pour justifier de cela encore faudrait-il s'intéresser un peu à ce qui se fait en matière de recherche dans notre domaine, aux formations qui attestent d'une pratique basée sur les preuves, si l'on souhaite prodiguer à notre patient le meilleur traitement possible pour le soulager.

Ok, être sympa ça compte aussi, 50% d'effet placebo y paraît. Toutefois si vous passez à côté d'un drapeau rouge même cela ne vous sauvera pas.


Il y a bien evidemment l'expérience, qui compte aussi pour beaucoup. Et heureusement parce que c'est ce qui constitue finalement la base de 90% de notre pratique aujourd'hui dans l'hexagone. Mon pourcentage est totalement imaginé je l'admet, j'aurais pu mettre 50 ou 75, mais le principe de toute bonne propagande est de marquer les esprits à grands renfort de chiffres qui font peur, isnt-it ?

Alors si vous reprenez tout ce qui je viens de citer, ça donne quuuooooiiiiiiii ?

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les évidences scientifiques....

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Ce que le patient veut/aime/croit bon pour lui...

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l'expérience clinique...

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Non toujours pas ? Je vous laisse alors vous reporter à un de nos anciens articles, la première partie de "la kinésithérapie basée sur les preuves, rêve ou réalité". Si l’envie vous prend de vous farcir la suite, libre à vous.

 

Alors pourquoi ce coup de gueule tout d'un coup? Parce que d'un, ça fait du bien, de deux, ça donne l'impression de faire bouger les choses, même si au fond on sait bien que non, et de trois, parce qu'aujourd'hui j'ai vécu un grand moment d'extase professionnelle quand un médecin (généraliste) m'a appelé, stupéfait que j'ai pris le temps de lui faire un courrier où je faisais prudemment part de certaines de mes inquiétudes sur le plan strictement médical, qu’il a eu la bonté de trouver pertinentes. Je dis bien prudemment car pour ceux qui se sont déjà livrés à cet exercice de style difficile, où tout ce que vous écrivez doit être seulement supposé, suggéré afin d’amener tout en finesse le professionnel MEDICAL à concéder une radio, un scanner ou un changement de traitement, vous savez à quel point la tâche n’est pas aisée. Alors quand Le Docteur vous dit que la nouvelle génération de kiné aura sans doute beaucoup à lui apporter, vous bomber le torse, et vous vous dîtes que ça en fera un de moins qui écrira “massage pour réeducation d’une rachialgie”. C’est déjà ça de pris...

Désolé pour ce petit moment d’auto-satisfaction, mais si j’en parle c’est aussi pour mettre en avant l’intérêt de sensibiliser les autres professions aux changements qui s’opèrent petit à petit dans nos pratiques. Et aux vues des trois heures destinées à aborder ce que sont les différentes professions paramédicales auprès des étudiants médecine et la dispartion des MPR, cela me semble plus que nécessaire. Nous ne sommes pas que des masseurs, bon sang!

mouton.jpeg

Voilà pour résumer, chacun à son échelle peut faire avancer les choses. Il n’est pas nécessaire de devenir chercheur ou un fervent activiste pour avoir une pratique plus éclairée, et donc plus intéressante. Bien sûr chacun est libre de faire comme il l’entend, mais comme on dit, l’union fait la force. Et il semble que l’esprit révolutionnaire français soit en jachère depuis un certains temps.

Enfin, et pour ceux qui seraient passés à côté, je relaie un article d’ActuKiné au sujet de la Société Française de Physiothérapie qui propose désormais pour 30 euros par an un accès illimité aux revues de la cochrane library notamment, ce qui constitue en soi déjà un excellent outil pour savoir où en est la recherche aujourd’hui dans les principaux domaines de la physiothérapie (entre autres). Maintenant, plus d'excuse pour ne pas chercher dans la littérature la réponse scientifique à vos questionnements ou ceux de vos patients.

Et sachez qu’elle propose également des résumés en français, c’est-y-pas-top ça ?

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29 avril 2011 5 29 /04 /avril /2011 14:35

 

       Le glas a finalement sonné, notre stage s'achevant aujourd'hui, emportant avec lui les dernières bribes de l'ancien MK que nous étions, mais non sans nous ouvrir en grand les portes à de toutes nouvelles perspectives, heureusement !

        Si nous devions faire un rapide bilan, il ne pourrait qu'être positif même si ce ne fut pas toujours facile, notamment au début, de s'adapter à ce monde qui nous était totalement inconnu. Bien que n'ayant pas fait un véritable travail de recherche, dans le sens où nous n'avons pas eu une part active dans un projet en particulier de A à Z, nous avons pu appréhender en 6 mois l'ensemble de ses tenants et aboutissants : de l'idée même à la réalisation de l'étude, des contraintes techniques, financières et humaines qui en découlent, du question-2.jpgtravail énorme à fournir, mais aussi de la satisfaction du chercheur lors de l’obtention de ses données finales après moults traitements et statistiques, de la publication de son article, de la fierté à l'annonce de votre tout nouveau titre de docteur, de la curiosité intellectuelle sans cesse en effervescence... La liste serait encore très longue, mais tout ceci fait qu'il va nous être très difficile d'en rester là. Maintenant la grande question, c'est comment mettre en pratique toutes ces connaissances en France, aussi bien pour soi-même, que pour nos patients, et plus audacieux encore, pour en faire profiter les autres MKDE. Pour nous, ces 6 mois n’étaient qu’un prélude et laissent donc un goût d’inachevé, fort heureusement dans le bon sens du terme. Aux vues de tout cela, et appuyé par les différentes vidéos que vous pourrez bientôt visionner, il est certain qu’il y a énormément à faire en France pour promouvoir et améliorer notre profession, mais nous ne sommes actuellement pas suffisamment armés pour pouvoir apporter notre pierre à l’édifice. question-1.jpg

Nous ne savons pas encore où le futur voudra bien nous conduire, mais nous espérons d’ici un an ou deux peut-être pouvoir rebaptiser ce blog 2 kinés en Australie, ou aux USA.... Nous n’en dirons pas plus, pour la bonne raison que nous n’en savons pas plus, mais nous espérons en tout cas qu’au mieux ce blog pourra être renommé 2-kinés-de-retour-de-Montréal-avec-la-ferme-intention-de-bouger-les-choses-chez-les-Gaulois ! Si jamais certains sont plus inspirés nous attendons vos suggestions !

 

Pour terminer, nous tenons à remercier les personnes et institutions sans qui cela n’aurait sans doute pas été possible :

  Cyril Duclos, Ph. D., qui a proposé de nous accueillir au milieu de son emploi du temps très très chargé, en espérant qu’il ne l’ait pas trop regretté !

Carole et Séléna, deux doctorantes bien occupées mais qui nous ont pris sous leurs ailes et ont rendu notre stage d’autant plus intéressant et productif.

L’équipe du CRIR, chercheurs, ingénieurs...etc. Qui de par leur aide et leurs conseils nous ont grandement facilité la vie de nos débuts jusqu’à maintenant ! (Nous sommes devenus experts dans l’expression « yeux de merlans frits » !)

Le CRIJ de Franche-Comté, qui nous a permis d’obtenir une bourse et ainsi pouvoir partir sans se soucier du côté financier, et croyez-nous c’est un facteur considérable !

L’OFQJ, qui a simplifié et coordonné toutes les démarches administratives.

Egalement, merci à l’équipe d’ActuKiné.com, tout d’abord pour avoir relayé l’appel de Cyril ce qui nous a permis de trouver ce stage, mais également de nous avoir soutenu et encouragé tout le long, en espérant que cela ne s’arrête pas là ! Nous sommes également reconnaissants envers les différents professionnels, partout en France, qui nous ont exprimés leur soutien.

Ce message sonne comme une conclusion, mais ce n’en est pas une, bien au contraire ! Comme disait si bien « l’autre », la graine a germé, mais le pot devient trop petit il faut maintenant savoir s’en débarrasser pour la laisser grandir !

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26 avril 2011 2 26 /04 /avril /2011 15:17

     Pour celles et ceux qui s'intéressent à nos articles sur la pratique basée sur les preuves (EBP), nous avons récemment fait la connaissance de GERAR. Non non, nous n'allons pas vous parler de Gérard, notre voisin de palier qui nous réveille à 3h du mat' quand il chante Johnny Hallyday avec son Chihuahua, mais de GERAR, le Groupe d'Etudes et de Recherches Appliquées à la Rééducation composé de deux MKDE et d'un professeur APA, travaillant au CRF de Villiers-sur-Marne (94).

IMAGE GERAR 1TER

     Comme son nom l'indique, le GERAR a pour objectif principal de présenter le fruit de leur recherche dans le domaine de la rééducation. Sur leur blog, vous trouverez donc des articles scientifiques sélectionnés et commentés, des protocoles de prise en charge, des vidéos d'exercices thérapeutiques, etc.

On y retrouve l'esprit EBP qui nous est cher depuis le début de notre stage à Montréal. C'est donc pour ça qu'on considère le GERAR comme un ami très intéressant, que nous tenions à vous présenter. N'hésiter pas à passer le voir sur son site le-Gerar.blogspot.com. Il est plutôt sympa, pas farouche et vous répond rapidement si vous commentez ses publications.

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8 avril 2011 5 08 /04 /avril /2011 20:29

Juste un petit post pour vous informer que prochainement nous aimerions faire une interview vidéo de un ou deux physio québécois, afin de comprendre un peu plus en quoi consiste leur travail. Nous avons déjà une multitude de questions en tête, mais nous aimerions bien savoir quelles sont les vôtres. Nous sommes certains que vous aussi devez avoir plein de choses à demander, que ce soit sur le déroulement des études, le contenu, la façon de travailler, l'accès à la recherche... On parle beaucoup du Québec et du fait qu'il est difficile, voire impossible, d'y travailler directement avec votre diplôme de kiné.

Mais pourquoi aller travailler là-bas (En dehors de l'envie bien légitime de voyager)?

Jaro2010_ForfaitCarnaval_gonio.jpg

Quels sont les intérêts, et les désavantages dans leur pratique par rapport à la notre? En gros, c'est-quoi-qui-est-mieux-c'est-quoi-qui-est-moins-bien! (Désolé amis Québécois, je sais que vous haïssez notre façon de toujours vouloir tout mettre en perspective...). Bon déjà c'est pas aussi simple, car c'est difficile de comparer deux modes de "formation" aussi différents (ce terme est en lui-même déjà sujet à controverse...) et ce n'est surtout pas le but de l'interview. Il s'agit juste de faire un petit "état des lieux" du métier de physio et de voir si l'on pourrait judicieusement s'en inspirer. Bien sûr nous vous parlons de la physiothérapie au Québec parce que nous y sommes, mais il serait tout aussi intéressant de savoir quel est l'enseignement dispensé en Belgique par exemple, qui eux peuvent continuer vers un master et un doctorat pour les écoles universitaires semble-t-il. Nous avons eu également récemment sur le groupe facebook quelques contacts avec des élèves de physiothérapie à Amsterdam qui semblaient  avoir une très bonne formation sur l'evidence based practice et la recherche. Mais là encore nous n'en savons pas plus pour l'instant. Donc, pour le moment et à défaut de pouvoir faire le tour du monde pour étudier la "physiothérapie au-delà des frontières", nous parlerons de ce que nous "savons". Bien sûr si certains d'entre vous veulent monter un fond de soutien pour nous permettre de voyager n'hésitez pas !

Pour les questions, nous vous invitons (fortement!!) à nous laisser un message sur facebook ou par mail . Nous savons bien que c'est le WE et que vous avez plein d'autres choses à faire, mais avoir votre avis compte pour nous!

 

Bonne fin de semaine à tous!

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28 novembre 2010 7 28 /11 /novembre /2010 21:34

http://drgrantfoster.com/clients/3058/images/physio.jpgVoilà une bonne nouvelle pour ceux qui veulent tenter l'aventure québecoise. Les ordres français et québecois de la kinésithérapie/physiothérapie viennent de signer un accord visant à discuter de l'équivalence ces 2 diplômes.

Si vous voulez exercer sur le territoire québecois , il faut en faire la demande à l'OPPQ. Celà prend 2 mois pour une réponse et plus de 700$ (plus s'il vous manque certains papiers) et il faudra suivre des cours sur 2 ans et des stages cliniques. Dans le sens Québec-France, nous n'avons pas encore d'information mais nous essayerons de déblayer le sujet si celà intéresse quelqu'un.

 

Espérons que ces discussions finiront par aboutir à une option plus simple et rapide pour s'intaller dans l'un ou l'autre de nos pays en manque de physiothérapeutes...

"l’OPPQ a signé Mardi 23 Novembre, à Paris, un engagement à poursuivre les discussions avec nos homologues français afin de conclure un arrangement de reconnaissance mutuelle avec l’Ordre des kinésithérapeutes de France. Il s’agit d’une première étape avant de convenir des modalités d’un éventuel arrangement avec nos vis-à-vis français. Des travaux sont toujours en cours concernant la détermination des conditions de reconnaissance mutuelle des qualifications professionnelles. Comme vous le savez, s’il devait y avoir une entente, la mise en œuvre de cette reconnaissance mutuelle ne se réaliserait pas avant quelques années (2012-2013)."

Article tiré du site web de l'OPPQ (Ordre Professionnel de la Physiothérapie du Québec)

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17 novembre 2010 3 17 /11 /novembre /2010 05:03

LES ETUDES DE PHYSIOTHERAPEUTE AU QUEBEC

Avant d’aborder la question d’un kiné français immigrant au Québec, voyons déjà comment se déroule le cursus universitaire des étudiants en « sciences en physiothérapie ».

Tout d’abord, il faut savoir qu’ici il n’y a pas de collège ou de lycée. Il y a le primaire, en 6 années, dans lequel on rentre en général à l’âge de 6 ans, et le secondaire, en 5 ans. Si vous faites le calcul, la fin de ce cycle correspond à la fin de la première pour nous.

Pour poursuivre, il faut intégrer un Cégèp (collège d’enseignement général et professionnel), première étape de l’enseignement supérieur québécois. Il  permet d’accéder soit à un enseignement technique, permettant ensuite d’entrer sur le marché du travail grâce à l’obtention d’un diplôme d’étude collégiale (DEC), soit de suivre un cursus pré-universitaire. C’est ce dernier qui intéressera les futurs étudiants en physiothérapie. Ils suivront en deux ans un programme au Cégèp orienté vers le domaine scientifique, tout en ayant des cours du domaine général, commun avec l’enseignement technique.

Le Cégèp est donc une étape obligatoire pour prétendre entrer dans un programme universitaire d’étude de premier cycle, ce qui correspond à l’entrée en école de Réadaptation. Cette dernière est directement reliée à la faculté de médecine ( http://www.readap.umontreal.ca/formation_physio/continuum_bac_maitrise/index.html ).

http://www.coach-sportif-a-domicile.fr/Image/image_Diplome.png

Le premier cycle dure trois ans et est composé de deux trimestres d’études par année, conduisant à l’obtention d’un baccalauréat en sciences de la santé.  Ce diplôme ne permet pas encore l’obtention d’un permis auprès de l’Ordre professionnel de la physiothérapie du Québec. Pour être physiothérapeute, il faudra compléter son cursus par une quatrième année de trois trimestres permettant l’obtention d’une maîtrise professionnelle en physiothérapie (deuxième cycle). Le programme d’étude se rapproche beaucoup du programme français (http://www.readap.umontreal.ca/formation_physio/continuum_bac_maitrise/documents/Continuum135credits.pdf), du moins pour les trois premières années. La quatrième année est orientées vers des sujets plus poussés, et aborde notamment  pleinement le domaine de la recherche et du diagnostic. C’est certainement là que se situe la plus grande différence avec le cursus français, cette maîtrise permettant aux physiothérapeutes d’exercer sans prescription médicale préalable, puisque ce sont eux, les prescripteurs. Ils sont reconnus comme aptes à émettre un diagnostic et un plan de traitement fiable, adapté et sans danger du point de vue médical, des connaissances plus pointues leur permettant de déceler des problèmes médicaux, des complications éventuelles, et une meilleure maitrise dans l’analyses des bilans complémentaires (radios, scanner, IRM…).

D’ailleurs, depuis 2002, l’Ordre professionnel des physiothérapeutes du Québec est devenu l’Ordre professionnel de la physiothérapie du Québec (OPPQ). En effet une autre profession s’est rattachée : les thérapeutes en réadaptation physique (dit TRP). Ce diplôme s’obtient au terme d’un DEC. Leur rôle est d’appliquer les différentes techniques de physiothérapie sous le couvert d’une prescription. En effet leur activité est soumise à l’évaluation par un physiothérapeute ou par un diagnostic médical, et ils devront exécuter le protocole établi, bien qu’ils puissent tout de même intervenir dans l’orientation ou l’adaptation d’un traitement dans certains cas énoncés dans leur décret d’acte. Leur marge de manœuvre est beaucoup moins importante  et leur confère donc moins de responsabilités. Dans la forme, cette profession se rapproche plus de celle de masseur-kinésithérapeute. Mais dans le fond, il faut reconnaître que malgré l’insuffisance des programmes français concernant certains domaines bien précis, la pratique professionnelle hospitalière ou en centre de rééducation et le travail interdisciplinaire, l’expérience ou tout simplement l’intérêt d’en connaître plus permettent (heureusement !) à nos kiné français d’orienter efficacement un traitement, de reconnaître des « drapeaux rouges », de renvoyer un patient vers un spécialiste adapté sans avoir besoin ou l’obligation d’en référer à un médecin ou un chirurgien. De plus, contrairement au TRP le masseur-kinésithérapeute est libre dans le choix de ses techniques et des adaptations mises en place. Parcontre, les prescriptions ainsi que le nombre de séances reste soumis à l’appréciation médicale, même si dans les faits la plupart des praticiens prennent l’avis du kiné en considération, voire en référence concernant le traitement kinésithérapique d’un patient.

En conclusion, il n’y a donc pas d’équivalent québécois à la profession de masseur-kinésithérapeute. Il faut également savoir qu’à ces deux professions encadrées par un ordre médical, s’en ajoutent d’autres, tels que le massothérapeute, le kinésiologue (un professionnel de la santé spécialiste de l’activité physique), deux autres métiers également inexistants comme tels en France.  Certes la validation de la première année en école de kinésithérapie donne bien le titre de masseur, mais qui s’arrêterait après un concours d’entrée obtenu si difficilement à la première année ? Ceci explique par exemple les différents problèmes légaux rencontrés en France liés aux personnes pratiquant le massage sans « qualification reconnue » telles que les esthéticiennes ou toute autre personne ayant suivi une quelconque formation en massage (beaucoup sont ouvertes à tous). Mais ceci ouvre un tout autre débat, cependant loin d’être le plus grave ou le plus pressant pour l'amélioration de la reconnaissance et de la pratique professionnelle du masseur-kinésithérapeute en France. Peut-être que la solution serait d’officialiser ses professions divergentes par des diplômes validés et plus accessibles, le domaine de la physiothérapie étant tellement vaste qu’à eux seuls les kinés ne peuvent pas tout prendre en charge (en pratique, le glissement de tâche est fréquent).  Pourquoi vouloir le monopole ? Bon, énoncer ce qui ne va pas est facile, le résoudre est autre chose alors nous n’irons pas plus loin sur ce sujet pour le moins glissant…. Constatons juste que pour une profession en France, on en compte déjà quatre au Québec qui se répartissent le travail (Biensûr nous pourrions dériver vers les difficultés d’accessibilité aux soins du Québec, un véritable problème lié à leur système de santé, mais là encore c’est une autre histoire).

ETUDIER OU TRAVAILLER AU QUEBEChttp://www.mobilite-rennes.ueb.eu/digitalAssets/41/41036_zoomValise.jpg

Sachez que si vous voulez devenir physiothérapeute au Québec, votre diplôme français ne vaut pas grand-chose (à peu près l’équivalent d’un DEC). Pour pouvoir obtenir l’autorisation de l’OPPQ pour exercer, il faut avoir le niveau maîtrise, et pour cela il vous faudra valider plusieurs unités (musculo-squelettique, neuro avancée….), le tout constituant un programme assez chargé avec des stages pratiques, se répartissant en général sur deux ans (variable selon les écoles de physiothérapie, à Montréal on en compte trois, chacune étant rattachée à une université différente). De plus il faut savoir que cela a un coût élevé. Les jeunes Québécois paie 1500 dollars par trimestre, mais pour les étudiants hors Québec c’est beaucoup plus cher (cela vaut aussi pour le reste des étudiants canadiens), en moyenne 5000 dollars par trimestre. Mais la France ayant passé des accords pour faciliter les échanges, ce prix est peut-être moins élevé pour un Français, pour le savoir il faut faire les demandes auprès des universités, et entre écoles le prix peut varier il n’est donc pas possible de donner un chiffre exact. Une autre chose à savoir, il est beaucoup plus facile d’obtenir son équivalence dans les autres provinces canadiennes. Ils demandent seulement de passer un examen pratique et théorique, qui a également son prix (qui pourrait avoisiner les 800 dollars mais là encore nous ne sommes pas sûrs). Par contre nous ne savons pas s’ils exigent des test d’anglais (l’OPPQ oblige à passer un test de français, sans doute l’épreuve la plus facile pour nous ! :p ). Comme vous pouvez le constater, l’OPPQ est très exigeante vis-à-vis de l’obtention de la qualification de physiothérapeute et ne veut absolument pas faciliter les choses, même si le manque de physiothérapeutes au Québec est grand.

Pour des personnes ayant des diplômes ou formations  autres que celle de kiné et qui souhaiteraient commencer ou poursuivre des études au Québec (physio ou autre), il faut se renseigner sur l’équivalence que vos qualifications vous apporte (licence, maitrise…), mais les programmes et l’organisation des études sont tellement différents ici que souvent il faut repartir d’un niveau bien plus bas que celui que vous aviez en France. 

ET LA RECHERCHE DANS TOUT CA ?

Si un physiothérapeute souhaite s’orienter vers la recherche, il devra obtenir une maîtrise de niveau 2 puis passer au doctorat. Durant ces années-là le chercheur effectuera ses premiers travaux de recherche,  généralement commandés ou orientés par son directeur de labo. C’est pourquoi il est crucial de choisir un laboratoire effectuant des recherches dans un domaine qui l'intéresse un minimum pour son doctorat. Ensuite, il lui faudra effectuer un post-doc de trois ans, puis ensuite au terme de deux contrats de trois ans chacun il pourra espérer obtenir son agrégation de professeur. En effet un chercheur, ne fait pas que « chercher » : il donne des cours (obligatoire), il relit des articles et les corrige pour la littérature scientifique, il supervise des étudiants, et il doit également « rayonner » : pour faire simple, « faire parler de lui », en publiant des articles notamment, et obtenir des subventions relativement conséquentes, au minimum 25000 à 50000 dollars par an).  Voilà pour résumer brièvement.

J’espère que cela répondra à quelques questions que certains d’entre vous se posaient. Nous avons essayé d’être le plus justes possible, mais cela manque sans doute parfois de précisions ou n’est peut-être pas tout à fait exact. Si vous souhaitez en savoir plus, dites le nous et nous ferons notre possible pour vous aider. En attendant, nous retournons chercher….

Chercher quoi ? hum c’est encore une longue histoire…

http://www2.toutatice.fr/moodle-0561534N/file.php/1/informaticien_fou.gif

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8 novembre 2010 1 08 /11 /novembre /2010 01:13

Voilà que notre première semaine de stage s'achève.

Un mot pour résumer ?

http://image.mabulle.com/c/cu/curudin.mabulle.com/stress.jpg     FAS-TI-DIEUX !

 

Eh oui, il ne faut pas croire qu'être assistant en recherche se soit très facile, du moins au début.

En effet, comme dans tout métier, et encore plus quand celui-ci vous est totalement inconnu, il faut savoir reprendre tout à zéro, maîtriser les bases, avant de prendre son envol. Dans notre cas, cela passe par l'utilisation d'une dizaine de logiciels avec des noms incompréhensibles - bien entendu! - permettant à partir de données brutes, d'obtenir des données exploitables.

Nous traitons des données liées à l'étude de l'équilibre, en marche normale, marche rapide, et sur wiifit (sisi !). Les données brutes sont obtenues à grand renfort de capteurs et de caméras. Ensuite, c'est dans un ordre très précis que l'on devra les traiter.

En gros, et si on devait l'expliquer simplement : il faut tout d'abord recréer un modèle du sujet avec TOUS ces marqueurs, il y en a toujours quelques uns qui passent à la trappe. Ensuite à partir de ces marqueurs, un autre logiciel va modéliser "le corps" afin d'obtenir des segments (imaginer un petit bonhomme fait de traits et de points !!).

Il faudra également recréer la base de support (pas toutafait l'équivalent du polygone de sustentation mais presque) du sujet traité, comme c'est une étude concernant l'équilibre, en créant des marqueurs spécifiques aux pieds.

Ensuite, à partir des données anthropométriques (poids, tailles, mensurations diverses...) et des précédentes opérations effectuées, d’autres logiciels vont faire apparaître la force de réaction au sol, le centre de masse, le centre de pression...

Ensuite….

Euh je continue?

Bref, tout un tas d'étapes qui une fois traitées correctement donneront des données qui n'auront plus qu'à être exécutées dans Excel.

Cela pourrait être encore simple, s'il ne fallait pas recréer certains marqueurs ou segments manquant, essayer de régler le problème d'un bras qui tournoie dans les airs par exemple (eh oui... !), et ainsi de suite. Et il faut savoir que s'il y a un problème il faut tout reprendre depuis l'étape en question, car à ce moment là tous les fichiers créés précédemment ne seront plus corrects. Bien sûr tout cela est possible si votre ordi NE PLANTE PAS (Quand l'ingénieur informaticien a su qu'on était sur Vista il n’était pas très content...).

Compliqué vous-dîtes? Pardon ?? Chiant ??!

Oui ce n'est pas la partie la plus intéressante, mais quelle satisfaction quand enfin vous avez votre petit modèle de  patient qui déambule sur votre écran, doté d'un mouvement naturel et fluide, et que toutes les données dont vous avez besoin apparaissent et sont correctes.

Voilà donc ce que l'on fait, pour le moment. Nous allons sans doute nous aussi être cobaye pour savoir comment se déroule la prise de données, et il se peut même que l'on participe à une étude sur la stimulation trans-crânienne (pas besoin de se raser la tête, normalement...).

Après discussions avec les différents chercheurs du centre, il s'avère qu'être chercheur est vraiment un travail de longue haleine. Entre l'obtention de subventions, faire ses preuves (ah oui car ces subventions peuvent être retirées si on juge que votre étude n'est plus intéressante ou ne mène à rien), trouver des sujets correspondant aux critères d'inclusion dans l'étude (ce n'est pas si simple), donner des cours (quasiment obligatoire s’il l’on a des bourses de recherche), se soumettre aux évaluations (presque tous les 6 mois en moyenne, dès qu’une demande quelconque est faite de la part du chercheur en somme), écrire des articles afin « d’alourdir » un peu son C.V…etc, il faut vraiment s’accrocher et être motivé, jusqu’au bout ! Certaines études sont débutées depuis plusieurs années.

Voilà donc un premier aperçu de notre stage, qui je l’espère va s’avérer de plus en plus intéressant à mesure que nous saurons maîtriser les différents outils à notre disposition.

Merci de nous lire, en espérant ne pas avoir été trop fastidieux à notre tour !

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5 novembre 2010 5 05 /11 /novembre /2010 18:32

Bonjour à tous!

Après quelques jours d'absence voici un nouvel article (enfin!!!). Ce silence radio peut s'expliquer par diverses raisons d'ordre bancaire, professionnel et par manque de temps libre.
Mais voilà que les choses sérieuses commencent, nous avons passé nos premiers jours de travail à l'institut. L'occasion pour nous enfin de vous présenter le centre dans lequel nous travaillons et les objectifs de notre venue ici à Montréal! Suivra ensuite un article plus concret, sur les pistes de recherches et notre expérience ici.

L'IRLGM (Institut de Réadaptation Gingras-Lindsay-de-Montréal)


Concours Halloween 023
Nous travaillons donc dans l'un des plus gros centre de réadapation de Montréal (plus de 200 lits) où travaillent presque 800 employés. Il regroupe tous les intervenants (physiothérapeutes, ergothérapeutes, assistantes sociales, psychothérapeutes, neuropsychologues, physiatres...) que l'on retrouve habituellement en rééducation et intègre même un service complet permettant la fabrication sur place d'orthèses, prothèses, fauteuils roulants et aide de positionnement.
Les pathologies le plus fréquemment traitées au centre sont surtout liées à des problèmes neurologiques (lésions médullaires, AVC, trauma craniens...), orthopédiques graves et d'amputations.
Le 4eme étage de l'IRLGM est totalement dédié à la recherche. Il est composé de plusieurs laboratoires, appareils d'EMG, divers systèmes de capteurs de mouvements, de postures, etc. Un paradis pour décortiquer le corps humain en somme.

Notre stage, nos buts

C'est donc dans cet environnement que nous avons décidé de poser nos goniomètres!
Nous avons rencontré les chercheurs, les techniciens, les stagiaires, les étudiants qui travaillent ici. Notre but sera de faire le tour le plus complet possible de la recherche en physiothérapie québecoise.
Pour faire simple et vous expliquer ce que nous allons vous décrire dans les prochains articles : nous vous montrerons toute l'évolution des idées de ces chercheurs, du stade de germe au fond de la tête à celui de la publication et des résultats d'une étude. Nous voulons aussi en profiter pour développer un esprit critique, pour apprendre à faire le tri dans le flot des publications scientifiques et en tirer le meilleur.

Le second but principal de notre stage est de découvrir le système de formation en physiothérapie canadien et de répondre à toutes les questions et rumeurs à propos des études et du métier de physio. Combien d'années? Quelles différences avec notre programme français? Quelles différences entre un physio québécois et un kiné français? Quelles possibilités pour un kiné français désirant tenter l'expérience ici? Nous essaierons de répondre petit à petit à toutes ces questions qui nous tracassent, ainsi que certains d'entre vous sans doute.

Des questions, des demandes?

Si vous avez des questions à propos de l'un ou plusieurs de tous ces sujets et même plus, n'hésitez pas à déposer un commentaire sous l'un de nos articles et nous nous ferons une joie de répondre à toutes vos interrogations.
Au fil de nos publications, nous nous efforcerons de rassasier vos esprits curieux. Nous vous expliquerons aussi comment nous avons pu réaliser ce projet, du début à la fin, afin que quiconque voudrait tenter de vivre le rêve américain québecois -devrais-je dire!- puisse avoir des informations concrètes et fiables.

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Présentation

  • : Deux kinés français à Montréal
  • : Les aventures de 2 kinés français dans un institut de recherche en physiothérapie à Montréal.
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